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Mieux apprendre & étudier : les (vraies) techniques scientifiques (@ScienceEtonnante)

Certaines méthodes populaires pour mieux apprendre n'ont pas fait leur preuve scientifiquement: relire son cours plusieurs fois, le surligner, faire des fiches...

Mythe tenace: la réussite scolaire est une question de talent naturel, innée. Nos capacités ne sont pas figées: la façon dont on va s'y prendre pour étudier a un impact énorme.

Objectif: apprendre quelque chose, c'est quoi? Plusieurs plans:

  1. D'abord, mémoriser.
  2. Mais aussi, comprendre (=acquérir une maîtrise des concepts, articulations entre les connaissances factuelles...).
  3. Puis, résoudre des problèmes (=analyse, problématique...) qui requiert une capacité à mobiliser/utiliser les connaissances et la compréhension possédées -> passage du savoir au savoir-faire.
  4. Enfin, faire preuve de créativité.

Ces 4 capacités se construisent les unes sur les autres: ce n'est pas parce que désormais le savoir est à portée de clic (Wikipedia) que tout est résolu: pour être créatif, on a besoin d'avoir mémoriser des connaissances solides, car la créativité, c'est associer des choses de façon nouvelle. L'objectif est alors autant de mémoriser, comprendre, résoudre, et créer.

Modèle issu des sciences cognitives pour comprendre le fonctionnement de la mémoire. 2 formes de mémoires:

  1. La mémoire de travail: ce qu'on a à l'esprit un un instant t. Elle reçoit aussi les perceptions sensorielles, mais elle a une capacité limitée.
  2. La mémoire à long terme: permet le stockage des connaissances/concepts à retenir longtemps. Capacité à se réorganiser/consolider.

Entre ces 2 types de mémoires, 2 opérations:

  1. L'encodage: permet le transfert d'infos de la mémoire de travail à celle à long terme.
  2. La récupération: vient charger la mémoire de travail des connaissances stockées dans la mémoire à long terme.

Autre processus: l'oubli. Parfois, on a pas vraiment oublié, c'est juste qu'on n'arrive plus à se le rappeler. Quand on stocke une connaissance dans sa mémoire à long terme, l'info s'y loger avec des accroches (=petites poignées permettant la récupération) -> des indices, ou amorces de récupération. L'oubli, ça désigne parfois la perte progressive de ces amorces de récupération.

Autre élément sur le fonctionnement de la mémoire à long terme: elle ne stocke pas que des connaissances factuelles brutes, mais aussi conceptuelles, de la compréhension sous la forme de schémas mentaux (=ensemble de concepts dont on comprend les liens et les articulations, et formant un tout cohérent utilisable pour déduire, raisonner).

Ce qu'on peut faire:

  • encoder efficacement.
  • favoriser la consolidation dans la mémoire à long terme.
  • mémoriser des connaissances conceptuelles sous la forme de schémas mentaux.
  • améliorer la récupération grâce à des amorces.

Multimodalité.

: On apprend mieux en utilisant plusieurs modes: visuel, textuel, auditif, tactile.

La répétition espacée

La répétition est la base la mémorisation, mais cette dernière devant être espacée. 15 minutes après après un apprentissage, notre souvenir est à 100%. Le temps passe et on commence à l'oublier. Ce qu'il faut faire, c'est le réactiver avant de l'avoir oublié. L'acte de réviser avant l'oubli va aider à comprendre/consolider le souvenir dans notre mémoire à long terme, mais aussi légèrement renforcer le chemin neuronal qui permet sa récupération => il faut distribuer l'apprentissage dans le temps. Espacer de plus en plus. Si on prend un sujet donné, il vaut mieux travailler dessus 8x 1h, que 8h sur une journée.

Tous les combien de temps doit-on réactiver?

  • 1^ère^ réactivation: il faut le faire le lendemain (la consolidation se passe en partie pendant le sommeil).
  • 2^ème^ réactivation: 2-3 jours après.

L'auto-test

Comment on réactive? On peut relire l'info à mémoriser, mais on manque de concentration souvent, c'est une réactivation passive où on s'illusionne sur ce dont on se souvient réellement. Il vaut mieux réactiver dans l'autre sens: par la récupération (=essayer de se souvenir, de sortir les connaissances de notre mémoire à long terme). On peut répondre à des questions qui nous demandent de nous souvenir de ce qu'on veut mémoriser. Technique de la boîte de Leitner, outil Anki.

La diversification

Un autre principe est celui de la diversification. Si on a plusieurs chapitres différents à réviser, il faut les mélanger en petites sessions, et non fait tout un chapitre, puis tout l'autre. En mélangeant les révisions sur plusieurs chapitres, on crée plus d'amorces de récupération.

Le rappel libre

Faire des petits QCM, c'est bien, mais choisir parmi une liste toute faite est moins efficace que d'essayer de trouver/formuler soi-même la réponse à la question. Plutôt que de répondre à des questions: écrire tout ce dont on se souvient (=le rappel libre). L'idée c'est que pour s'approprier quelque chose, il faut y mettre du nôtre pour l'interpréter, le réorganiser, le structurer d'une façon qui lui donne du sens et nous parle.